Camarão Orkestra, Mop Mop - 3 octobre 2014 - Le Tamanoir

On brouille les cartes ce soir au Tamanoir, Camarão Orkestra, Brésiliens de Montreuil, Mop Mop, Africain d'Italie, épaulé par Ange Da Costa, Angolais d'Allemagne, une seule planète dédiée toute entière à la transe, au psychédélisme et à la folie du métissage sonore.


Camarão Orkestra

Funk brésilien en mode big band pour Camarão Orkestra qui assure la première partie enjouée et internationale. Si le groupe est centré autour de Montreuil, ses compos vont chercher loin, très loin leurs inspirations. Au Brésil d'abord avec ce travail de fourmi (de crevette, Camarão c'est la crevette en portugais) pour aller explorer un maximum de rythmes de ce territoire immense. Mais le funk US aussi, avec une basse comme ça, aussi ronde et chaloupée, on se croirait dans les ghettos des 70's. Et j'entends aussi un soupçon d'influence ethiojazz dans les riffs de trompette, sax et trombone.

Mais ce qui fait la force de ce combo, ce sont leurs percussionnistes. Pas de batterie mais 3 percussionnistes surdoués qui jonglent avec des tambours, congas, maracas, berimbau. c'est beau comme un match de l'équipe de foot du Brésil. Le groupe est accompagné sur certains titres par Agathe Iracema, un bijou, une voix extraordinaire, aérienne, angélique, ravissante, sucrée.

Mop Mop

Mop Mop c'est le batteur, producteur Andrea Benini. Pour ce live set au Tamanoir, il s'est entouré d'un bassiste, un clavier Fender Rhode, un saxophoniste et un vibraphone. C'est cette équipée improbable qui était déjà à l’œuvre sur l'album Isle Of Magic sorti l'année dernière et remarqué par la critique pour son dépaysant psychédélisme.

Pas d'Anthony Joseph sur scène ce soir, mais le non moins inimitable germano-angolais Ange Da Costa qui viens se joindre au Mop Mop pour quelques titres. On est embarqués dans un voyage hallucinant dans lequel les notes égrainées comme autant de perles rares par le vibraphone répondent au saxophone, où la batterie de Andrea Benini nous fait groover du bassin et des épaules
Il n'y a plus de frontière au Tamanoir, la scène s'invite dans la salle, solos de sax à la Manu Dibango. La salle s'invite sur scène, selfies, encouragement des musiciens. Et pas question de se cacher derrière son ampli, on vient te chercher par la manche pour que tu continues à nous donner de la transe. C'est vendredi, fait nous danser, encore un tout petit peu.
"C'est l'Afrique"