Les Ogres de Barback, CongopunQ, ¡Outernational! - 13 septembre 2014 - Fête de l'Humanité

La fête de l'Huma c’était beau et fraternel, on a fait  n’importe quoi on a été rebelles et solidaire. Les trois concerts marquants de cette journée ont été les généreux Ogres de Barback, les performeurs Congopunq et les rebelles d' ¡Outernational!.



Les Ogres de Barback

À notre arrivée à la Fête de l'Humanité, il reste encore des coins d’herbe devant la grande scène, nous en profitons, pour prendre le soleil en attendant que le concert commence. Le public est bigarré, bon enfant, on plaisante facilement entre inconnus, des drapeaux anarchistes et de la CGT flottent au vent et le soleil réchauffe aussi l’ambiance.

Le concert commence pile à l’heure, tant pis pour ceux qui sont en retard ou qui cherchent leurs copains dans l’immense foule de la grande scène. Les 4 frères, sœurs, et cousins qui ont monté le groupe les Ogres de Barback entrent en scène, des dizaines d’instruments de musique jonchent la scène, violoncelle, guitare, basse, batterie, claviers, pédale steel.

Comme ça fait 20 ans qu’ils sont sur scène les gars et les filles des Ogres, ils font une tournée des 20 ans, et pour leur anniversaire ils nous font un cadeau. Si, si, ça se fait de faire des cadeaux aux gens pour son anniversaire, c’est même une excellente idée, si c’est votre anniversaire, vous pouvez vous aussi me faire un cadeau. Pas de problème. Le cadeau des Ogres de Barbak pour nous pour leur anniversaire c’est la Fanfare Eyo'nlé qui les accompagne sur la tournée.

C’est  une excellente idée que de mettre tout plein de cuivres, de tambours et de chants béninois dans la chanson française. Déjà parce que dans la chanson française sinon on y met de l’accordéon, et que l'accordéon c’est un instrument pour les cons (humhum-humhum), et py en plus parce que ça a l’air de leur faire plaisir à tous, ceux de la fanfare, aux Ogres qui peuvent en profiter pour faire des solos de trompette ou de flûte, et des gens qui se font plaisir, c'est ça qu'on aime voir sur scène….

Et puis de toute façon le principal c’est qu’ils nous jouent une belle belle valse pour qu’on puisse faire danser les filles. Sur une chanson qui parle de Paname et d’anarchie par exemple. A la fin du concert toute la troupe des Ogres de Barback et leurs potes de la Fanfare Eyo'nlé sont descendus dans le public de la grande scène de la fête de l’Huma et nous avons dansé, en farandole en chantant "Boum-boum palala-lala yhéé" à tue tête et c’était beau et fraternel.


CongopunQ

Après avoir cherché des petits copains, en vain, nous sommes allés voir une plus petite scène. J'aime beaucoup Bumcello, ce groupe composé d’un violoncelliste et d’un batteur. CongopunQ c’est le groupe du batteur, du “bum” de Bumcello.

De l’afro beat, du punk, du disco, de la transe et tout ce que tu veux, interprété, voire improvisé par un batteur. Cyril Atef (le chauve), batteur, beatmaker, est seul à jouer de la musique sur scène, mais pas seul sur scène, CongopunQ c’est aussi les performances de Dr Kong (le barbu). Et je ne peux pas, et je ne veux pas vous égrainer bêtement la folie des performances auxquelles nous avons assisté, il faut juste savoir que l’univers visuel extravagant, les créations gigantesques de Dr Kong ne font que renforcer les rythmes hypnotiques de la transe de Cyril Atef.

Généreux, ils nous invitent tous les deux à bouger, à danser, à participer. Dr Kong partage avec le public L’eau Rose, Cyril nous invite à partir en trip avec lui. Dr Kong fait monter dix personnes sur scène, les enroule dans du cellophane, Cyril veut voir tout le monde bouger. Et je m'exécute! Improvisant avec mes voisins de concert des chorégraphies audacieuses et tourbillonnantes, défiant les lois de la gravité.

Quelle joie de danser comme un singe dans le soleil de fin de journée, de bouger ses fesses ses hanches et ses tétons, de faire n’importe quoi. N’im-porte-quoi!!!



¡Outernational!

Après avoir enregistré le journal pour France Info... Ouais, on fait ça sur J’ai Écouté parfois quand on va a la fête de l’Huma, on présente le journal radio, en tout modestie... Donc retour au pied de la petite scène pour un groupe que je ne pensais pas voir de sitôt en France : les New Yorkais de ¡Outernational!

Ils avaient eu la riche idée de mettre leur concept album en téléchargement libre sur leur bandcamp et j'étais tombé sous le charme de ce rock féroce et latino vaguement punk, avec des sonorités acoustiques qui rappellent les Pogues qui auraient été épaulés par des trompettes mariachis.

Chaque titre de ¡Outernational! est un brûlot politico-rock, de Sir No Sir qui appelle à la désobéissance civile, We Are All Illegals en soutien à tous les sans-papiers à travers le monde, First Among Equals, un hymne, un riff sur trois notes de guitare qui te foutent à genoux et une rythmique binaire pour parler du climat de terreur mis en place aux USA.

Le combo politico-punk à aussi l’attitude, veste en cuir et débardeur pour le chanteur qui nous harangue constamment, poses à la Paul Simonon des Clash pour le bassiste, jambes écartées et démarche souple, tandis que le guitariste nous inonde de sons stridents et saturés.

Ils tournent de plus en plus régulièrement en Europe et dans le monde entier, ¡Outernational! est en passe de conquérir la ferveur d’un public friand de rock fusion à la Rage Against the Machine, leur future rock nous a bien scotché et on a même fait un bon petit pogo des familles, poing levé, gorge déployée, rebelles et solidaires.