Didier Wampas - Les Vex - Tapis Rouge, Colombes - 18 octobre 2013

Didier Wampas chante "je suis punk ouvrier comme il y avais avant, des prêtres ouvriers". Le mec viens sur scène et se donne entièrement a son public. Sans calcul, ni semblant. Comme pour profiter un peu, danser et partager du bon temps en fin de semaine avec des gens qui prennent la peine de venir à sa fête. Il sait que " si on le quittais des yeux, il deviendrais vieux".








La salle est en sous sol a proximité de la mairie, c'est la trois ou quatrième fois que je viens et comme a chaque fois elle me fait penser à un lieu qui aurais été prévus comme un parking souterrain, mais faute de place ou de rampe d’accès ou je ne sait quoi on lui aurais trouvé un autre usage. Le Tapi rouge est donc une MJC qui se configure en salle de concert quatre/cinq fois l'an. Un grand bar qui surplombe la salle par la gauche. On y vend du mafé, des akra, de la bière, du coca et même du champagne dans des flutes en plastique. On sait recevoir.

Un balcon au fond de la salle, de là haut on voit bien la scène, mais par contre on est super loin. C'est là que sont installé des stands d'assos... Réseau 92, les mecs qui essayent de donner une cohérence à la programmation musicale des Hauts de Seine, dur tâche sachant que ce putain de département vas du nord de Paris au sud de Paris et qu'il n'y a aucune continuité territoriale dans ce département (ah, si, à la limite, l'A86 si on peut payer 10€ pour 4 km d'autoroute)... mais non, on ne s'égare pas... le concert de ce soir n’aurais pas eu lieu si le territoire du 92 nord n'avais pas sus se trouver une identité : la boucle Nord. Une intercommunalité de la musique amplifiée, qui organise le concert de ce soir en mutualisant les moyens de  Virtuoz' la salle de Villeneuve la Garenne, du Tamanoir de Gennevilliers et enfin des Zuluberlus, l'asso qui gère le Tapis Rouge de Colombes.

Sinon aux stands d'assos on peut aussi apprendre comment faire une pipe a crack avec des produits de recyclage mais sans s'intoxiquer avec des fumées de plastique. Et des gens qui vendent leurs dessins sur des t shirt. C'est très joli.

Les Vex et leur charismatiques leadeur Fred Jiskra jouent à la maison : les Zuluberlus, l'assos qui gère le Tapis Rouge... la salle dans laquelle on est, c'est lui.

Ils sont soutenus par le fan club local mais le public est quand même clairsemé. Leur set commence par un mix des clash et fini par une chanson inspirée par des extrais de paroles ou de titres de chansons de la bande à Strumer. Entre les deux, du ska punk festif vintage matinée de reggae et de pop.

Oui! Oui, c’était bien! Mais je veut passer vite à la suite, parler de Didier Wampas.

Déjà, Didier Wampas est le roi. On passe tout le concert à le gueuler, le hurler et le crier bien fort (pour changer). Ensuite il tourne depuis quelques temps avec les Bikini Machines plutôt que les Wampas.... C'est a dire sans le guitar-hero Philippe Almosnino, mais surtout... sans les anciennes chansons.

Mais je m'en fou parce que moi les Wampas, ça me gonfle j'aime pas la voix du chanteur, alors je connais pas trop les chansons... Pourquoi je suis venu? Mais parce que le chanteur est un demi dieu. Un dieu du punk, survivant du rock'n'roll, un revival permanent de 1978, un stakhanoviste des musiques saturées. Et il le sait. Et il assume. Tout.

Didier Wampas chante "je suis punk ouvrier comme il y avais avant, des prêtres ouvriers". Le mec viens sur scène et se donne entièrement a son public. Sans calcul, ni semblant. Comme pour profiter un peu, danser et partager du bon temps en fin de semaine avec des gens qui prennent la peine de venir à sa fête.

La première chanson c'est viré de Skyrock. Il y allume copieusement tout ce qui se fait de mieux sur cette radio fm pourrie.
Après il y a une chanson ou il dit qu'il aime pas le disco. Nan, en vrais il dit : le disco ça pue, ça puais il y a 38 ans, ça pue aujourd'hui.

Une autre chanson fait "Si tu me quittais des yeux, je deviendrais vieux" c'est émouvant de la part d'un vieux monsieur qui s'adresse à son public... La voix de Didier Wampas beau être une atrocité qui ne prend pas la peine de flirter avec la justesse, et le show déborder d'énergie, c'est aussi un des plus chargé d'émotion que j'ai eu à ressentir depuis longtemps.

Didier Wampas à beau taper les pose rock'n'roll les plus cool du monde (grand écart sur deux enceintes de retours par exemple), il n'a pas le melon. Il a passé beaucoup de temps dans le public, il c'est roulé par terre au milieu de nous, je me suis rouler par terre a coté de lui, il s'est enroulé son fil de micro autour de lui, debout sur une chaise en tournant sur lui même. J'ai dansé le pogo avec des gars pas trop violents et avec une jolie fille mais très très soul. Elle a faillis mettre un coup de pied lancé dans la gueule d'un type. Je lui ai entrée dedans, elle m'a fait tomber par terre  et m'a mis son genou dans le foi. J'ai fait semblant de me marrer, mais elle m'a défoncé... Et j'ai un peu hésité, mais finalement je me suis lancé : j'ai sauté de la seine dans le public clairsemé. Ils m'ont gentiment porté pendant que je gueulais mon amour au chanteur ("Didier Wampas est le roi"). Pas mal pour un vendredi soir d'automne.

Pour finir le concert Didier Wampas c'est fait porter par le public sur scène... c'est a dire qu'il a fait monter le public sur scène... et que tout le monde l'a porté a bout de bras.

Après le concert la jeunesse de Colombes m'a interviewé pour leur radio. Je ne sait pas si c'est une vrais radio ou si ils vont garder le truc pour plus tard. En tout cas, eux aussi ont eu l'air d'être marqué par l’expérience que c'est d'assister à un concert du plus grand chanteur de rock'n'roll du monde.

Ça à été cool, Didier, que tu revienne dans la ville de ta naissance!