Casey - Bataclan - 14 décembre 2010

En première partie Casey à invité Blankok la Dream Team, un groupe de Blanc Mesnil. C’était un peut brouillon a mon goût. Beaucoup de mecs sur scène, peut qui y faisait quelque chose. Beaucoup filmaient ou frimaient avec leurs potes. Ensuite, pendant une bonne grosse demi-heure, DJ Fab et DJ Kozi, de Génération FM (88.2 à Paris) on fait un mix spécial trentenaire : Public Enemy, Assassin, Busta Flex,… Ça me rappel le car en colonie de vacances. Pendant les premières parties, Casey parcourt la salle de long en large, salue tout le monde, détendue elle prend la température de la salle.
 
Quand elle arrive enfin sur scène, t-shirt Origines Contrôlés sur le dos, le public est super chaud. On sent tout de suite que le niveau est nettement supérieur à ce qui c’est passé en première partie. Le public réagis super bien. Les supporter du Blanc Mesnil bien sur, mais aussi le public classique d’un concert parisien, qui se laisse facilement convaincre par l’énergie énorme que dégage la rappeuse. Casey est accompagné de B.James sur tous les morceaux. Ils sont compagnons de micro depuis un bon bout de temps et ont créé leur propre crew Anfalsh. Le DJ envoie des instrus froides : batterie électro, une mélodie minimale qui laisse de l'espace au flow de Casey. Le flow de Casey, lui, est incisif, précis, efficace et très rythmé, mais toujours intelligible malgré le son plutôt moyen de la salle.
La diction est une des préoccupations de Casey dans sa façon de rapper. Elle en parle sur Apprend à T’Taire « Ta diction dépasse le stade de l’inadmissible / Arrête les messages, illisibles au portable ». Ce morceau est un exercice de style jouissif dans lequel elle s’en prend à tout ce qu’il y a de plus inaudible dans ce qui est étiqueté rap sur le premier couplet, à ce qu’il y a de plus mièvre dans ce qui est étiqueté r’n’b sur le deuxième couplet (« Je l’aime, il m’aime et il m’a conté fleurette dans les pâquerettes »), et à ce qu’il y a de plus vendu dans ce qui est étiqueté chanson sur le troisième couplet. Une perle !
 
Elle pousse le rap dans ses retranchements, ou plutôt le prend par la main pour en faire à nouveau une musique de révolte. Les morceaux rapés ce soir par Casey sont tirés de ses deux premier albums ainsi que ce celui enregistré avec Zone Libre. Ils ont pour thème la négritude, l'esclavage (Un Sac de Sucre), la banlieue (Dans Nos Histoires), le racisme provincial, l’argent (une grande méfiance pour l’argent), la violence (Le Fusil dans l'Étui) et toujours une noirceur glauque et poisseuse, un pessimisme désespéré.
 
Le rap comme musique de révolte et une vision du monde a travers les paupières d’un déprimé chronique, c’est un univers que Casey partage avec une petite poignée d’autres rappeurs en France. Parmi ceux-ci Rocé que Casey et B James invitent pour Si Peut Comprennent. Un featuring d’anthologie !
Rayon featuring on a été servis. AL du label Matière Première est venu posé avec brio. Plus tard c'est Hamé de La Rumeur qui rejoins Casey et B James.
 
Avant de revenir pour les rappel Casey vanne : « on en fait deux trois dernière et on rentre … Quoi vous allez pas rester à écouter du rap glauque et dépressif toute la nuit!?»
 
ps : dédicace à high-tech Béleck qui a hérité d'une place en trop.
pps : Un nouvel album de Casey & B.James vs Zone Libre Viens de sortir. C'est Les Contes du Chao.
ppps : un film viens de sortir dans lequel on peut voir des musiciens comme Casey, Zone Libre, D' de Kabal, Berurier Noir, Marc Perrone, ... J'aime quand les genres musicaux sont confrontés les uns aux autres comme ça! Ça s'appelle 93 la Belle Rebelle