Die On Monday - Ed-Äke - Tamanoir, Gennevilliers - 8 Octobre 2010

Die On Monday 2010Premier concert de la saison au Tamanoir pour moi. Et tel le papier tue-mouche, j'adhère. L'année dernière j'y suis allé suffisamment souvent pour que ça devienne très intéressant de profiter des concerts à 4€... Surtout que la programmation est déjà très intéressante.

Ce soir je ne connais pas les groupes qui passent, mais 1) je fait confiance à la programmation du Tamanoir; 2) j'ai très envie de voir un bon concert pour souffler un coup, me détendre après une semaine épuisante.


Die On Monday TamanoirDie On Monday est un groupe de stoner français. Stoner? Du métal bien lourd, puissant, une section rythmique hypnotique. le coté psychédélique du métal en somme. Dans le cas de Die On Monday, les mélodies sont profondes, le son est lourd et puissant, le tout pour un rock dépressif qui rappel par un autre coté le grunge des années 90. Le bassiste lui à passé le concert à nous parlé de hard-eu rock-eu avé l'ascent du sud. En tout cas leur rock est bien efficace pour faire oublier les problèmes de la semaine.

Et il y a une bonne raison à ça, Die On Monday est une sorte de super groupe de métal français. Les Them Crooked Vultures de l'hexagone : le chanteur de Enhancer, le guitariste d'Aqme, et le bassiste de Vegastar. On sent les gars qui cherchent à faire quelque chose de moins formaté que leurs précédant groupes. Toutes les chansons sont en anglais.

Die On Monday GennevilliersLe public est attentif, on devine quelques fans, ils connaissent les paroles par cœur. Malheureusement on n'est pas assez nombreux et même si le public est chaleureux avec le groupe, même si on est groupés prés de la scène, pas de gros bordel, pas de pogo ni de head banging furieux. Leur single qui passe à la radio, a savoir Never Getting Old est particulièrement bien accueillis. moi c'est la complainte Black Cat qui me file les poils.

Corporatistes, ils font applaudir Ed Äke avant la fin de leur set! C'est agréable de sentir que les groupes se connaissent et s'apprécient.


Ed Ake 2010Les farfadets a ressorts de Ed Äke déboulent sur scène en sautant partout, t-shirts de toutes les couleurs. Ce sont des poseurs. Au début je reste sur mes gardes, et puis finalement leur tourbillon sonique m'emporte.

Le son de Ed Äke est plus incisif que celui de Die On Monday, on sent une influence punk nettement plus présente. Je pense notamment à the Offspring (rahh, l'album Smash... j'aurais jamais dut jeter mes k7). C'est surtout le guitariste avec ses grosses lunettes qui me fait penser au guitariste de Offspring. Il a la même attitude de nerd branleur quand il enchaine moulinets et coups de pieds en l'air! A les voir, le rock'n'roll n'est qu'une question d'attitude.

Le chanteur enchaine les gestes obscènes. Il met parfois les autres musiciens a contribution comme quand il glisse son bras entre les cuisses du guitariste qui posait jambes écartées, ou bien quand il envoie valser son pied de micro dans le set de batterie.

Ed Ake Gennevilliers
Le chanteur nous répète plusieurs fois qu'il est dans un "hyper bon mood", c'est vrai qu'il a l'air de bonne humeur. C'est très contagieux d'ailleurs, comme il n'y a pas assez de monde pour un pogo mais qu'il y a de la place, je danse dans mon coin, comme si je m'éclatais dans ma chambre, sauf qu'ils sont là, en face de moi et qu'ils envoient du bois. Le chanteur doit se dire que ça vaut le coup d'être vus car il descend de scène et viens dans le public danser et applaudir ses musiciens.

Très pros, Ed Äke n'oublient pas de rappeler plusieurs fois leur prochaines dates sur paris : un tremplin Ouï FM et un show case au magasin Virgin des Champs Élisée.

Ramoneurs de Menhirs et Louise Ebrel - Argenteuil - 18 septembre 2010

En rédigeant la review du concert au Glazart, j'ai appris que les Ramoneurs avaient sortis un nouvel album, "Amzer an Dispac'h!", que je me suis empressé de schtroumpfer... Quelle claque. Une bonne partie des morceaux du nouveau CD avaient été joués au Glazart. Sur l'album beaucoup de chansons sont chantées par Louise Ebrel. Louise Ebrel, 78 ans, mémoire du trad breton et plus particulièrement du chant kan ha diskan, fille d'Eugénie Goadec, actrice de la renaissance de la tradition bretonne au milieu des années 70. Mais elle est aussi parmi ceux qui font vivre cette tradition en continuant à l'écrire, en la faisant vivre dans le monde d'aujourd'hui. On peut citer ces collaboration avec Denez Prigent, un chanteur qui métisse le chant breton avec la musique électronique, le groupe de rock Red Cardel ou encore les keupons des Ramoneurs de Menhirs.

Donc quand j'ai vu qu'il y avait un fest noz annoncé à Argenteuil avec les Ramoneurs et Louise Ebrel, je me suis dit que ça devait être quelque chose de bien sympathique à voir. Et en effet, un fest noz en banlieue c'est autre chose qu'un concert à Paris.


Ramoneurs de MenhirsUne salle immense, bondée de danseurs. 2 000 danseurs qui rebondissent au rythme d'une gavotte. De loin on ne voyait que les têtes qui sautaient toutes au même moment, la salle entière qui pulsait littéralement au rythme de la musique. Impressionnant. En plus des danseurs, il devait bien y avoir un millier de personne autour de l'immense parquet. Certains attablé devant un far ou une crêpe, un cidre ou un kir, d'autres reprenant leur souffre après avoir parcourus la salle à un rythme effréné lors d'un an dro d'anthologie. Aussi pas mal de punk, reconnaissables à leurs perfectos en cuir et leur air gauche de petit garçon qui ce demande ce qu'il fait là quand ils tombent dans une embuscade qui les amènes dans un cercle circassien (ça m'est arrivé... c'est revenu petit à petit, j'ai pas trop massacré de pieds, je crois). Les plus malins s'arsouillent au chouchenn au bar en se foutant de la gueule de leurs potes.

Louise EbrelSur scène s'enchainent groupes de rock bretonnant et trad, 45 minutes environs chacun, je ne retiens pas les noms, le spectacle est dans la salle. Les moments qui m'accrochent le plus c'est pendant les changements de plateau. En avant scène, devant les rideaux de velours rouge prennent place deux sonneurs, biniou-bombarde ou deux chanteurs, Louise Ebrel et Ifig Flatrès, pour quelque kan ha diskan. Et je constate que ce ne sont pas les groupe avec leur section rythmique basse/batterie qui tiennent le mieux la cadence sur la longueur. C'est bouleversant de voir ces deux totos là-bas tout petits sur scène sous cet éclairage crus faire danser autant de monde.


Loran, Ramoneurs de Menhirs23 heures passés, le rideau se ferme sur un autre groupe de rock breton, probablement Kazdall. Pendant que Louise Ebrel prend un nouveau tour de chant, on entend une guitare rugir... tout ce que la salle compte de piercés, chevelus, cranes rasés, crêtes, tatoués et autres rockeurs bourrés se rapproche de la scène. Louise Ebrel continue de chanter. Même quand un gravos montre sur la scène pour faire le con à coté d'elle, elle te le vire fissa, sans le moindre hoquet et surtout sans cesser de chanter. Si on tournait la tête à se moment là on ne s'apercevait de rien.

Quand le rideau se rouvre, les Ramoneurs sont en scène, prés à en découdre. Ils commencent comme au Glazart par "Edan Ur Blez" et l'intro de Loran : "Nous sommes les enfants de la terre et du vent, on s'appelle les Ramoneurs de Menhirs et on chante pour la Bretagne libre". Hurlements de bourrins et début de pogo dés les premiers beats de la boîte-à-rythme. A quelques mètres de là, les danseurs se remettent en chaîne, pour une laride. On peut empêcher un punk de pogoter, mais pas un breton de gavotter.

Au bout de quelques morceaux Maurice Jouanno, le chanteur qui accompagnais déjà les Ramoneurs la dernière fois laisse le micro à Louise Ebrel qui resteras chanter avec les ramoneurs jusqu'à la fin du concert. Toujours autant a l'aise que tout à l'heure elle chante le répertoire plus ou moins traditionnel des Ramoneurs. Pour ce set ils ont choisit les morceaux les plus bretons de leur répertoire. C'est jubilatoire de l'entendre sur "Marijanig", ce nouvel hymne à la dépénalisation. Puis un nouveau mec tout bourré vient se jeter à ses pieds, il se roule sur scène en hurlant. Elle te le jette en bas de la scène et te l'engueulant... j'aurais pas aimé être à ça place. Ça m'a moins fait flippé pour lui quand les mecs de la sécurité sont venus le foutre dehors.

Ramoneurs de MenhirsLe pogo bien sympathique, pas de coups de vicelards. A plusieurs reprises des farandoles de danseurs trad passent au milieu de la cohue et entrainent plusieurs pogoteurs vers une autre forme de danse. J'ai toujours la satisfaction d'une grande bouffée d'anti-sarkozysme à l'écoute de "Breizhistans" : "Sarkozy, Er Maez". Après un set de 45 minutes les Ramoneurs quittent déjà la scène.

Deux sonneurs reprennent place devant le rideau. On va s'envoyer une bolée au bar. L'occasion aussi d'acheter les deux cd des ramoneurs. Enfin. Comme je l'ai déjà entendu dire, schtroumpfer c'est découvrir, acheter c'est soutenir. Je me serais même fendu d'un t-shirt si ils leurs en avait resté à ma taille.

Fedayi Pacha - Casuality - Tamanoir, Gennevilliers - 14 novembre 2009

Je traverse la cité de Luth de Gennevilliers en ébullition ce jour là : des écrans géants retransmettent le match de qualification à la coupe du monde Algérie/Égypte. Devant la salle le mec de la sécurité, celui à la billetterie et la femme au bar ne parlent que de ça... et le public est clairsemé.

 Fedayi Pacha

Fedayi PachaC'est Fedayi Pacha qui entre en scène le premier. La scène est décorée avec des éléments de la pochette de son dernier album : poupées, écran de télé déglinguée, comme un hôtel dressé à une divinité post-apocalyptique et un gros haut parleur blanc qui surplombe, vaguement menaçant la scène. Fedayi Pacha est encapuchonné de blanc, il s'installe devant ses machines, tête baissée. Il est accompagné d'un seul musicien, Manu Chehab, aux ney  (n'importe quoi, moi, en plus le ney c'est une flûte... merci à Fedayi Pacha -himself- de m'avoir corrigé)saz, tar et oud électrique (comme Medhi Haddab!!)

Fedayi PachaFedayi Pacha nous fait une démo de sampling : il crée ses boucles en direct sur une cowbell ou en frappant dans les mains puis traite les sons en directe et les boucles pour en faire une mélodie à la rythmique éléctro-dub. Il ne reste plus qu'au oudiste à glisser des mélopées orientales envoutantes dessus pour renforcer l'effet de transe. Ce que joue le musiciens est parfois également repiqué et samplé par Fedayi Pacha et ses machines.

Fedayi PachaUn grand écran à droite de la scène diffuse les mêmes images que celles projetées sur la télé-offrande. Ça rend l'expérience scénique bien plus intéressante pour les spectateurs. D'autant plus que Fedayi Pacha est coincé derrière ses machines et que son musicien est concentré sur ses instruments. Le voyage musical se termine trop tôt à mon gout. La musique de Fedayi Pacha me transporte vraiment. Loin.


 Casuality


CasualityC'est au tour de Casuality d'enter en scène après que tout le plateau de Fedayi Pacha ait été débarrassé et le leur installé. Les lycéens qui ont boudé Fedayi Pacha se rapprochent de la scène pour kiffer le son drum'n'bass-éléctro-dub de Casuality.

Ils sont trois : machines/claviers, batterie et un bassiste en avant scène. Ce sont les petits frères de High Tone et Amon Tobin. Ils ont un sacrés style sur scène. Les éclairages sont soignés. Je ne trouve pas leurs morceaux suffisamment homogènes, on passe d'un morceau speed, Drum'n'bass à un reggae chaloupé pour enchainé sur un son bien plus lourds, indus. Ça fait un peut collage de différentes influences. Mais comme l'ambiance est super, que leur set est généreux et parfaitement exécuté, je skank. Skanker pour oublier une semaine épuisante!

CasualityJe me force à ne pas faire de comparaisons avec les autres groupes de la scène électro-dub française, ça serais mal placé. Je commence à être snob, je connais bien cette scène, j'ai des tas de cd que j'écoute et que je trie. Ah, celui-là est un poil plus speed, un chouïa plus ceci ou cela... de quoi dire que tu n'aime pas tel groupe, alors que c'est juste que tu es en train de le comparé a d'autres. Je me force donc un tout petit peut a kiffer. Tout simplement, sans intellectualiser. Et pour ça Casuality m'aide bien, ils me font partir sans effort, avec beaucoup de bonheur.

Parabellum - Hangar, Ivry - 25 Septembre 2010

Ils ont prévenus sur leur myspace qu'il fallait être à l'heure car ils passent en premier. Donc je me suis pressé un minimum le cul pour arriver à temps. Je ne veux pas rater ce monument du punk rock français.

Arrivé à la salle un peut a la bourre, j'ai quand même le temps de me prendre une petite bière avant le début du concert... ils ont été sympa de m'attendre!

Parabellum, IvryShultz est sapé comme pour un mariage, on le croirait prés à amener sa fille devant monsieur le curé. Un costard super bien taillé qui tiendra en place jusqu'à la fin du concert. Avec par dessus une super belle guitare, on le prendrait pour le guitariste d'un orchestre de cocktail! Si ce n'est sa trogne. Sa grosse trogne de Shultz qui gueule "T'y as cru, perdu, Tout ça c'est d'la politique".

Ce soir le combo basé à Montreuil commence par "Osmose 99", titre qui a été repris par les Tagada sur leur album de reprise 666. Élégant de la part d'un groupe qui malgré sa longévité et la reconnaissance de certain a du mal à accéder au statut mérité de mythe du punk rock français. Il aurait peut être fallut qu'ils crèvent d'une overdose... en tout cas ce soir ils se retrouvent en première partie, et ils n'en sont pas aigris pour un sous.
Ils enchainent sur "Papa" un titre du Géant Vert qui parle de son grand-père qui a vécus la boucherie de Verdun.


Sven c'est LE guitar-hero... Oubliez les jeux vidéo tout pourris, un guitar hero ça s'habille en pantalon rouge moulant, ça fait du duck walk, des bonds de cabris et des moulinets à la main droite. Sven c'est un mix de Jimmy Page jeune et Lee Scratch Perry vieux. Le détail qui me tue : il porte un porte clés en forme de globe terrestre à l'oreille. J'ai le même porte-clés, à la maison, mais je suis trop chochotte pour me faire faire des trous!

Vas savoir pourquoi, c'est sur le morceau le plus calme du groupe qu'à commencé le premier pogo. Ils étaient en train de jouer bien peinard le "Dernier Trocson", éloge vaguement nostalgique aux imbibés, aux crevards de la bibinnes, quand un mec en perfecto se décide sans raison à donner le l'épaule à tous ses voisins. Galvanisé par le solo de Sven, le mec, certainement. On sentait bien que tous l'avant scène en crevais d'envie, ça remuais du popotin et ça tapais du pied, ça se cherchais du coin de l'œil.

ParabellumEt une fois que c'est parti, c'est parti, c'est un joyeux bordel de bousculade vaguement en rythme. Il y a la punkette qui se lance dans la mêlée parce qu'elle aime se prendre des pains mais que tout le monde évite, galanterie machiste sans doute; le vicelard qui cherche à te faire craquer les os; le peinard qui fait la danse du scalp en encaissant les coups de coudes; le pédé qui trique d'être couvert de la sueur des autre; le chevelu qui s'emmêle le cresson dans tes dents ; le quinqua qu'a été punk avant tout le monde mais qui ressemble à un inspecteur des impôts, 30 ans plus tard; la vieille voutée qui marmonne des incantations (probablement) vaudou et menace le groupe avec sa canne... Et tout ça pendant que la Shultz Académie nous rappelle que les petits canards sont nos amis.


"A Saint-Lazare", la reprise d'Aristide Bruant est devenue un classique de parabellum depuis le concert de Marmande le 6 septembre 1997. Shultz est confus quand il présente "La Bande (A Bonnot)", mais on comprend qu'il fait référence à une époque où les truands étaient des anarchistes et qu'ils devenaient les héros du peuple. Sans que l'on voie le temps passé, on s'amuse tellement quand on pogotte, que le groupe quitte déjà la piste... Sans avoir joué "Cayenne"!? On leur fait comprendre en gueulant qu'on souhaiterait bien un petit peut de rab'!

ParabellumIls reviennent et nous offrent une petite douceur en la reprise de Nancy Sinatra "Bang Bang" (qui, en fait est une reprise de Cher). Shultz ne chante pas comme Nancy, mais après tout il n'y a pas que les bonne-femmes qui sont capables de se faire plomber par un amoureux éconduit. Cette reprise est l'occasion de lâcher un mot sur l'autre groupe de Shultz : "La Clinik du Dr Shultz". Un trio taillé pour les bars, ils ne jouent que des reprises, mais de la keumar.

Point noir des concerts de parabellum : c'est la quatrième fois que je les vois et ça fait trois fois qu'ils jouent des medeley. Cette foi ci heureusement on en n'a qu'un seul. Alors c'est sur que ça fait plaisir d'entendre "Zig Zag Rock", "La Bombe et Moa", ou la version revisitée d'"Anarchie En Chiraquie" transformée en "Anarchie en Sarkozy", mais moi le principe même du medley, j'aime pas. Après, je croie bien qu'ils sont partis sur Cayenne... Ils ne nous auraient quand même pas laissé partir sans la jouer... Mais je n'en ai pas le souvenir... C'est confus dans ma tête... Trop de pogos?

Tagada JonesJe ne vais pas trop parler du concert de Tagada Jones qui a eu lieu après : c'était pas ma came, à la base. J'ai leur album de reprise "666" dont je parle plus haut, je savais grosso modo a quoi m'attendre et je ne suis vraiment resté que par curiosité. Le mélange éléctro-métal est original, plutôt réussit. Les mecs ont une vraie putain de présence sur scène, le chanteur doit avoir moins de 30 ans et ça fait très plaisir de voir que la flamme de rébellion et d'idéalisme qui brulais dans le punk-rock alternatif des années 80 est entretenue par des groupes efficaces et soutenus par un bon public.