Java - Trois Baudets - 25 juin 2009

5 jours avant, je lisait l'interview de Java sur Longueurs d'Onde. On y apprend que Fixi, l'accordéoniste de Java, de a joué les claviers pour Tony Allen, Damon Albarn, et Keziah Jones en plus d'avoir produit et accompagné Wiston MCAnnuf; que Pepouseman, le contre-bassiste, est acteur de théâtre, que R.Wan à écrit des textes pour Babylon Circus ou Alexis HK; et que Bistrol Banto, le batteur, en plus d'accompagner R.Wan sur ses tournées solo "Radio Cortex", à joué avec DeeDee Bridgewater, China Moses et Sly Johnson... Putain de CV pour un petit groupe de rap-musette français, non?

Et là, paf! sur une pub a gauche de la 2ème double-page d'interview, qui annonce : Jeudi 25 juin 20h30 Jonaz et Java en concert dans le cadre des Soirées Longueur d'Ondes aux Trois Baudets à Paris 18ème. Et en tout petit, mais vraiment tout, tout petit en dessous "Invitations réservées aux lecteurs, réservation exclusivement par mail, dans la mesure des places disponibles"... On est samedi matin, et le concert est dans 5 jours, mais je tente ma chance. Je reçois quasiment dans la foulée un mail de confirmation et je m'empresse de faire tourner l'information à aux potes... Pas chien le Jojo!

J'arrive donc le 25 dans la petite salle des Trois Baudets pour ce concert qui me fait un de tour de chauffe, pour les Solidays ce week-end... Enfin j'arrive dans la salle... Avant ça, je me paume un coup dans le quartier : je confond rue de Clichy et boulevard de Clichy. Rôôôh, le provincial! Mais finalement, j'y arrive à la salle, mon blaze est sur la liste (joie). Je suis pas en avance. La salle est déjà plongée dans le noir. Je me faufile jusqu'à une place vide au fond de la salle. Je suis super bien placé : la salle est toute petite, vraiment bien faite, sur le modèle d'un théâtre. Comme l'Olympia ou le Bataclan, en miniature. Donc même tout au fond de la salle, on a l'impression d'être tout devant, on voit bien la scène, les muciciens, on entend bien...

La première partie, c'est Jonaz. Je ne connaissait pas. C'est pas vraiment la découverte du moi. Le mec fait du hip hop minimaliste rigolo lui-même tout seul avec son pc. C'est a dire qu'il gigotte dans tout les sens en braillant des bêtises, accompagné par de la musique pré-enregistrée. Il est un poil démago et surtout pas bien drôle. J'ai l'impression que le public a plutôt tendance a rire de lui qu'avec lui. Pas de quoi s'attarder plus longtemps que ça.

Java, par contre, c'est un festival. Un festival d'humour, de joie, de bonne humeur, de bonne musique et de musette. un festival de gouaille et de jeux de mots. Ils ont une super présence sur scène et la salle leur est déjà conquise quand ils font leur entrée. Le concert est centré sur le répertoire de leur dernier album ("Ouais", "J'me Marre", "Folklore"). "Folklore" est, non pas un hymne aux tenues bleues, dentelle, foulard rouge et béret "tellement-je-du-coin-que-j'ai-la-tenue-qui-vas-avec" mais plutôt un hymne à la façon d'être de chacun et à la tolérance : "C'est mon accent, ma langue / Mon rapport au monde / C'est ce qui me tient au corp". Parce que mine de rien il a son petit style franchouillard le chanteur : casquette, veste chaussures cirées et pantalon à pinces. Une étampe de carte postale de titi parisien.

Ils ont aussi remis au goût du jours des chansons plus anciennes. "Métro" à été réorchestré, ils nous ont joués une version un peut plus rock que celle qu'ils jouaient il y a quelques années. "Au banquet des chasseurs" a été revue pour coller au mieux a l'actualité : "Legalize grippe aviaire / Grippe porcine legalize".

Fixi, a pris son accordéon et s'est mis en devant de scène pour un "quart d'heure musette" de circonstances. Ils ont toujours fait un quart d'heure musette, dans tout les concerts où j'ai put les voir. D'aucuns viendraient aux concert de Java, juste pour ce quart d'heure dansant, il parais que c'est super facile de pé-cho sur un air de guinguette. Le musette c'est un peut le zouk parigot : collé-serré, en balançant les hanches, on est sur de pas finir la nuit tout seul. Ils ont fait monté les danseurs sur scène, toute la salle se dandinait au rythme d'une valse endiablée. Les trois temps réglementaires réglés comme du papier a musique. Pas la peine de savoir danser, quand c'est Fixi qu'i s'y colle, les pieds tombent tout seuls au bon endroit!

Après avoir remercier comme il se doit les danseurs - et les danseuses, bien sur - ils ont chanté "Paris musée", ou la critique de PLU de la mairie. Puis ils ont fait appel a une authentique boulangère orientale de Montmartre, danseuse hors paire afin de donner la réplique a l'amoureux transit et rimeur : "Ce s'ra tout?". Non, ça s'ra pas tout! il sont encore des chansons sous le chapeau. "Le Poil", une chanson engagée. "Mona", une chanson nostalgique qui l'est pas, un hommage revanchard d'un gamin banlieusard revanchard aux heures passés dans le RER. Sans patos mais avec lucidité. Je me suis rarement aussi bien vu en miroir dans une chanson que dans celle-ci.

"Ta gueule" dédiée a notre président de la république : "c'est primitif, c'est primaire, c'est parfais, c'est comme lui". Avant les rappels, ils nous invitent à "Danser" comme des singes. En revenant après nous avoir laisser applaudir et nous égosiller un moment, R-Wan revêt une magnifique mirte. Il est Chré-Jui-Man. les Chrétiens, les Juifs et les Musulmans qui ne formeraient qu'un seul dieu. 1/3 chrétiens, 1/3 juif, 1/3 musulman. Alléloufia mes frères!! Ce dieu triphasé a fini par se jeter dans le public pour un slam entre les sièges des Trois Baudets. Il à été porté a bout de bras jusqu'au fond de la salle. Avec mirte et micro, se prenant le balcon du premier étage dans la poire, mais toujours suporté par la ferveur des ses adorateurs!

Dans une ambiance de folie, devant un public chauffé à blanc par le concert autant que par la température extérieur ils ont finis par leur hymne. Celui qui dit que "Java, c'est pas de la menthe a l'eau" et que leur devise c'est "sexe, accordéon et rock'n'roll"... Pour leur rendre hommage on c'est précipité dans le bistro le plus proche dés la fin du concert pour s'envoyer une bonne pinte de bière fraiche. "Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour l'ébriété".