Mouss et Hakim - Origines Contrôlées - Clichy - 20 mars 2009

Un concert juste à coté de la maison, c'est super, pas de métro, pas de problème pour rentrer... On s'est pointé assez tôt devant la salle, histoire d'être bien placé et de faire honneur au groupe, c'est pas tout les jours qu'ils passent comme ça à la maison, ils faut leur donner envie de revenir, non? En attendant devant la salle, bonne surprise, on nous file des auto-collants pour le MAP, le Ministère des Affaires Populaires, qui sort un album bientôt. Il n'y a pas trop de monde en avance. Il faut dire qu'on se caille un brin... heureusement ils ouvrent rapidement les portes, on se trouve des places de choix au premier rang, juste au centre, devant les chanteur.
Première partie : Maya Barsony. Sur wikipedia on devine que c'est plus ou moins une nièce à Higelin et Brigitte Fontaine... Le concert était organisé par le festival Chorus du 92. Je me demande ce qui leur a pris de choisir cette première partie pour un concert des Origines Contrôlées. Maya et son boys-band se pointent, je me souviens juste de la première chanson, un espèce de truc disco sur laquelle Maya chante qu'elle porte le même prénom qu'une abeille. Elle est tellement contente de son prénom qu'elle fait un demi strip-tease (demi parce qu'elle reste en culotte et t-shirt en paillettes argentées). J'ai pas trop suivis le reste du concert. pas grand monde a applaudis après la dernière chanson pourtant elle a insisté pour revenir.
On à ensuite regardé le looooooong changement de scène : apparemment ils n'avaient pas eu le temps de faire les balances pendant l'après-midi et le micro de l'accordéon ne voulait pas fonctionner.
Finalement le groupe entre en scène. Mouss et Hakim au chant. Mouss et Hakim, de Zebda, de 100% Collègues, de Motivé-e-s. Ils nous présentent Origines Contrôlées. "On est très heureux d'être ici ce soir à Clichy pour vous présenter, ou re-présenter, ce projet Origines Contrôlées. Origines Contrôlées c'est un recueil de chansons de l'immigration algérienne. Des chansons écrites des années 40 aux années 80, par des artistes immigrés. Des artistes travailleurs immigrés souvent. La journée à l'usine, le soir au cabaret, à composer ces musiques. Ces chansons qui font de nous tous et de nous toutes des héritiers et des héritières de l'immigration dans ce pays... Et on viens de Toulouse"
Un peut plus tard pendant le concert il précisent que si ils disent à tout bout de champs qu'ils viennent de Toulouse, c'est une façon de dire à certains qui n'ont toujours pas compris qu'ils ne sont pas émigrés. Et tout le concert sera ponctué de ces interventions drôles, de messages pédagogiques subliminaux distillés parmi les présentations des chansons jouées.
Le théâtre Rutebeuf n'était pas plein, la première partie n'avais pas emballée grand monde et le changement de scène avais été très long, pourtant, au fil des chansons, ils ont réussis à mettre une super ambiance dans le public familial clichois. Bientôt l'espace entre nos siège et la scène était plein de gamins qui dansaient en battant des mains. C'était la même ambiance qui m'avait emballé au concert des motivé-e-s à la Cité de la Musique en 2002.
En tout cas leur pari annoncé en début de concert de nous faire découvrir, connaitre, aimer et reconnaitre le répertoire de l'immigration algérienne en France à été tenus. Ils nous parlent justement de leur logo, une grosse empreinte digitale en fond de scène, cette empreinte représente pour eux une empreinte culturelle, pas une empreinte génétique!
On a vraiment passé un bon moment, une grosse ambiance de fête. Les arrangements colorent les chansons tantôt de reggae (Telt-iyyam), tantôt de guinguette (Anfass) avec l'accordéon de Jean-Luc Amestoy, flamenco grâce à la guitare de Serge Lopez, tandis que Manu colore certains morceau de rock à la guitare électrique (wah, Adieu la France en final avec tout le monde qui tapais des mains et le riff de AC/DC!). Et puis le son de la mandole de Rachid, qui rappel un peut le oud, la rythmique basse/batterie assure super bien, sans jamais tombé dans une sonorité "world". Je suis souvent dérangé par la manière dont sont mixé la basse et la batterie sur les disques et pendant les concerts de musiques estampillées world, heureusement eux ne tombent pas dans ce travers.
Même si c'est la troisième foi qu'on voit le même spectacle sur scène (Cabaret sauvage en 2007, l'année dernière au festival Emmaüs de Lescar-Pau) on ne se lasse pas! Ils ont à chaque fois une énergie et une fraicheur qu'il on l'air de transmettre avec une facilité déconcertante.
Pour en connaitre plus sur le répertoire joué par Origines Contrôlées et sur les titres choisis pour leur album, téléchargez la revue ici.