SMOD - French K-wa - 15 mai 2009

Le concert était annoncé dans Lylo, mais a part ça, il n'était annoncé nul part... J'ai rarement eu de galères avec des concerts-fantômes annoncés dans Lylo et le French K-wa m'avais eu l'air d'être un bar sérieux la dernière fois quand j'y avais vu Boogie Balagan, alors j'y suis aller sans trop m'en faire. Et puis, j'avais vraiment envie de voir SMOD en concert avant qu'ils ne fassent plus que des grandes salles.
Je suis arrivé au bar ½ heure après l'heure annoncée dans Lylo... Le bar était blindé ras-la-gueule de skateurs!!! C'était l'avant première d'une vidéo de skateboard. Renseignement pris le concert auras bien lieu, dans une heure. En attendant je m'expatrie dans un rade plus calme juste a coté et je me prend une mousse en lisant Mondomix pour patienter.
Vers 21h30 je retourne au French K-wa, direction la cave!
J'avais envie de voir SMOD tant qu'ils se produisent dans une certaine confidentialité. Hé ben, j'ai pas été déçus vendredi au French K-wa. C'était on ne peut plus confidentiel!
Quand les trois rappeur de SMOD arrivent sur scène, on est trois dans la salle! Ça vas être un concert super intime, vraiment vraiment confidentiel!
Ils ont la classe, chapeaux, pantalons proprets, vestes, et ils assurent le show malgré tout. Une de leur chansons dit "J'ai pas peur du micro / donnez-moi le tempo/ J'anime le show avec mon flow". C'est pas que des paroles. Ils ont assuré le show devant trois fans. Ils rappent tous les trois, Sam s'accompagne à la guitare sèche, Ousco et Donsky ne jouent pas d'instruments, il n'y a pas de DJ. C'est du hip-hop acoustique, ou du rap-folk! Dans cette cave bien aménagée, un verre à la main, je prenais un pied formidable à les écouter, les harmonies vocale sont super bien travaillées. J'essayais de leur envoyer le maximum de bonne énergie pour qu'ils aient envie de continuer le concert le plus longtemps possible. Mais voilà, je ne suis pas break-danseur, c'est pas facile d'envoyer à deux ou trois assez d'énergie pour qu'un groupe tienne la scène pendant une heure! C'est pas que je pense que les SMOD en soient pas capables, ce sont des pros, ils ont des dates dans des tas de salles et de festivals dans toute l'Europe, mais c'est plutôt que le concert aurais été trop "sage".
Heureusement un groupe de 10/15 étudiants est arrivé. Apparemment ils étaient là pour l'anniversaire d'une de leurs copines. Ils ont bien mis l'ambiance, et après une première demi heure vraiment intime, qui prenais bien aux tripes SMOD ont changé de registre et le concert à pris une tournure plus festive. Ils ont rejoué certains titres avec cette énergie retrouvée.
Je doit avouer que pour moi l'ombre de Manu Chao planais sur le groupe. Sam le chanteur / guitariste est le fils d'Amadou et Mariam dont Manu Chao a produit un disque, Manu parle de SMOD depuis de ans dans ses interviews, et SMOD jouent un titre qui ressemble à Politic Amagni d'Amadou et Mariam sur Dimanche à Bamako et à Politik Kills de Manu Chao sur Radiolina. Il y a aussi un titre qui faisait "... Manu Chao / Ambola". Ambola ça veut dire "ensemble". Ils nous faisaient reprendre en chœur ambola pendant toute la chanson.
Après le concert, ils sont restés pour causer un brin. Moi, sans m'en apercevoir, je m'était arsouillé à la bière. J'ai pas eu l'air brillant, j'ai confondu le mali et le Senégal en les comparant à Daara J ( un autre groupe de hip hop talentueux, sénégalais). On à parlé de leurs futurs concerts, de la sortie imminente d'un premier EP en France chez Because Music, ... et surtout je les ai remercié pour ce super concert, et je les ai remercié d'avoir assuré le concert alors qu'on étaient que trois au début!

Extrait : Dakran (live au French K-wa) par SMOD



(clic sur le bouton vert pour écouter)

Mort de Manutension

Manutension, le guitariste-machiniste du groupe Improvisators Dub (Emmanuel Picard à la ville) est mort d'une crise cardiaque le 15 mai 2009.
Ça me fait toujours un peut chier quand un artiste que j'aime bien s'en vas. C'est bizarre parce que c'était pas un intime, pas un pote ni rien, mais j'ai pas mal écouté certains de ses disques. A commencer par ce EP 5titres là, '5 original tunes from super voval & dub session' je l'avais acheté en 2002 parce que c'était un des cd les moins chers du bac 'rock français'! Et puis le dub je connaissait pas trop, juste Manu Chao qui chantais "Mano Negra dub wise style" sur Casa Babylone, ça m'intriguais ce 'Improvisators Dub'. Je me souviens m'être tâté pas mal dans le magasin avec le disque à la main, "je l'achète, je l'achète pas...".
Finalement je le ramène à la maison et là j'ai pas été déçus. J'ai été dérouté par cette musique. dérouté dans le bon sens, ça ressemblais pas à quelque chose que je connaissait, ça rentrais pas dans mes standards si on veut, mais putain ça me plaisait bien! Les voix de Dany Vibes et Jonah Dan, presque soul, enfin moi je classerais ces voix avec celles des chanteurs noirs américains des années 60-70. Ces voix et la sonorité de la batterie, comme la basse mise très en avant, ça changeais du ska/rock français que j'écoute beaucoup. Pour chaque chanson je découvrais la version dub, du coup là j'ai vraiment découvert ce qu'est le dub, j'étais là a passer de la version originale à la version dub pour les comparer...
Et puis d'imaginer les mecs improviser sur cette basse énorme ça faisait vraiment envie, on sent la liberté du producteur devant sa console jouant avec échos, réverbérations et égaliseurs...
L'autre grand souvenir que j'ai de Manutension, c'est quand je l'ai vus, avec les Improvisators Dub, au festival Music to Rock the Nation à la fac de Daufine en 2003. Manutension arrêtais pas de citer les noms de King Tubby et Jah Shaka entre les morceaux, il nous disait de partir à Londres écouter les sound system en live... J'avais jamais écouté King Tubby avant qu'il en parle pendant le concert. Merci Manu de m'avoir fait découvert le dub et King Tubby et Lee Scratch Perry et the Scientist et de m'avoir montré que l'on n'a pas fait tout le tour de la musique reggae après avoir écouté Bob Marley et Burning Spears.
Pour le plaisir des oreilles, une session radio de Manutension feat. Ben Levy est téléchargeable ici.
Respect, Manu et merci.

Mouss et Hakim - Origines Contrôlées - Clichy - 20 mars 2009

Un concert juste à coté de la maison, c'est super, pas de métro, pas de problème pour rentrer... On s'est pointé assez tôt devant la salle, histoire d'être bien placé et de faire honneur au groupe, c'est pas tout les jours qu'ils passent comme ça à la maison, ils faut leur donner envie de revenir, non? En attendant devant la salle, bonne surprise, on nous file des auto-collants pour le MAP, le Ministère des Affaires Populaires, qui sort un album bientôt. Il n'y a pas trop de monde en avance. Il faut dire qu'on se caille un brin... heureusement ils ouvrent rapidement les portes, on se trouve des places de choix au premier rang, juste au centre, devant les chanteur.
Première partie : Maya Barsony. Sur wikipedia on devine que c'est plus ou moins une nièce à Higelin et Brigitte Fontaine... Le concert était organisé par le festival Chorus du 92. Je me demande ce qui leur a pris de choisir cette première partie pour un concert des Origines Contrôlées. Maya et son boys-band se pointent, je me souviens juste de la première chanson, un espèce de truc disco sur laquelle Maya chante qu'elle porte le même prénom qu'une abeille. Elle est tellement contente de son prénom qu'elle fait un demi strip-tease (demi parce qu'elle reste en culotte et t-shirt en paillettes argentées). J'ai pas trop suivis le reste du concert. pas grand monde a applaudis après la dernière chanson pourtant elle a insisté pour revenir.
On à ensuite regardé le looooooong changement de scène : apparemment ils n'avaient pas eu le temps de faire les balances pendant l'après-midi et le micro de l'accordéon ne voulait pas fonctionner.
Finalement le groupe entre en scène. Mouss et Hakim au chant. Mouss et Hakim, de Zebda, de 100% Collègues, de Motivé-e-s. Ils nous présentent Origines Contrôlées. "On est très heureux d'être ici ce soir à Clichy pour vous présenter, ou re-présenter, ce projet Origines Contrôlées. Origines Contrôlées c'est un recueil de chansons de l'immigration algérienne. Des chansons écrites des années 40 aux années 80, par des artistes immigrés. Des artistes travailleurs immigrés souvent. La journée à l'usine, le soir au cabaret, à composer ces musiques. Ces chansons qui font de nous tous et de nous toutes des héritiers et des héritières de l'immigration dans ce pays... Et on viens de Toulouse"
Un peut plus tard pendant le concert il précisent que si ils disent à tout bout de champs qu'ils viennent de Toulouse, c'est une façon de dire à certains qui n'ont toujours pas compris qu'ils ne sont pas émigrés. Et tout le concert sera ponctué de ces interventions drôles, de messages pédagogiques subliminaux distillés parmi les présentations des chansons jouées.
Le théâtre Rutebeuf n'était pas plein, la première partie n'avais pas emballée grand monde et le changement de scène avais été très long, pourtant, au fil des chansons, ils ont réussis à mettre une super ambiance dans le public familial clichois. Bientôt l'espace entre nos siège et la scène était plein de gamins qui dansaient en battant des mains. C'était la même ambiance qui m'avait emballé au concert des motivé-e-s à la Cité de la Musique en 2002.
En tout cas leur pari annoncé en début de concert de nous faire découvrir, connaitre, aimer et reconnaitre le répertoire de l'immigration algérienne en France à été tenus. Ils nous parlent justement de leur logo, une grosse empreinte digitale en fond de scène, cette empreinte représente pour eux une empreinte culturelle, pas une empreinte génétique!
On a vraiment passé un bon moment, une grosse ambiance de fête. Les arrangements colorent les chansons tantôt de reggae (Telt-iyyam), tantôt de guinguette (Anfass) avec l'accordéon de Jean-Luc Amestoy, flamenco grâce à la guitare de Serge Lopez, tandis que Manu colore certains morceau de rock à la guitare électrique (wah, Adieu la France en final avec tout le monde qui tapais des mains et le riff de AC/DC!). Et puis le son de la mandole de Rachid, qui rappel un peut le oud, la rythmique basse/batterie assure super bien, sans jamais tombé dans une sonorité "world". Je suis souvent dérangé par la manière dont sont mixé la basse et la batterie sur les disques et pendant les concerts de musiques estampillées world, heureusement eux ne tombent pas dans ce travers.
Même si c'est la troisième foi qu'on voit le même spectacle sur scène (Cabaret sauvage en 2007, l'année dernière au festival Emmaüs de Lescar-Pau) on ne se lasse pas! Ils ont à chaque fois une énergie et une fraicheur qu'il on l'air de transmettre avec une facilité déconcertante.
Pour en connaitre plus sur le répertoire joué par Origines Contrôlées et sur les titres choisis pour leur album, téléchargez la revue ici.