Rodolphe Burger - Bataclan - 5 mars 2009


9 mois après le concert de l'Alhambra, Rodolphe Burger donne un nouveau concert à Paris. Cette foi dans une salle nettement plus grande, le Bataclan, entre Répu et Bastille, vers la rue Oberkampf.

Je suis arrivé a peine 20 minutes en avance, j'ai eu un peut peur d'arriver trop tard pour être bien placé, mais finalement il n'y avais pas encore grand monde... J'ai pris le temps de tchatcher avec une nénette du stand de l'asso Les Amoureux Au Ban Public, une asso qui vient en aide aux couples mixtes (s'entend un français, un étranger) qui , sous prétexte de lutte contre les mariages blancs se font emmerdés par les services d'immigration, et dans certain cas sont séparés quand l'un des deux est "renvoyé à la frontière". Les témoignages sur le site sont bouleversants. Burger leur concocte un cd de soutiens avec entre autre Jacques Higelin, Rokia Traoré, l'excellent D' de Kabal, ... et les jolis dessins de Wosniak. Ce CD est en pré-commande ici, sortie en avril 2009.

Après avoir signé la pétition de soutiens, je me suis trouvé une place au premier rang, contre la scène. Après quelques dizaines de minutes d'attente, David Thomas et Keith Moliné (tous les deux membres de Pére Ubu) entrent en scène pour une première partie de 30 minutes placé sous le signe de l'improvisation et du destroy! David Thomas est un énorme bonhomme qui éructe ses textes d'une voix aigüe, il s'accompagne a l'accordéon diatonique sur certain morceaux. Keith Moliné joue de la guitare électrique. Déjà que Pére Ubu, c'est bien barré comme musique, mais juste voix/guitare, ça tient plus de la performance que du concert. C'est intéressant, et quand je vais voir un concert de Rodolphe Burger, c'est pour aussi être surpris. j'aime bien quand les premières parties sont des découvertes, un peut en marge de l'univers de la tête d'affiche, et pas des ersatz de ce qui vas suivre. Ça a duré 30 minutes, suffisant pour exciter la curiosité, peut être s'approcher de l'univers de l'artiste, mais pas assez pour lasser.


Pendant la première partie la salle c'était remplie et le public était chaleureux, fervent même quand Rodolphe Burger est entrer en scène, pour interpréter seul à la guitare Meow Meow, un titre de son premier album solo que j'ai rarement entendu en live. Envoutant!

Un peut plus d'un an après la sortie du dernier CD No sport , et après un an de tournée en Power trio avec Julien Perraudeau au piano et a la basse, et Alberto Malo à la batterie, le set a gagné en maturité, ils sont moins scolaires. Il y a moins de titres du dernier album, plus d'anciens morceaux du premier album du Burger. Quelques uns rechapés de Kat Onoma, pour le plus grand plaisir des spectateurs. Très peut de titres de Meteor Show... Uniquement Moonshiner en fait, et encore, cette reprise de Dylan a vachement évoluée depuis la version de l'album avec notamment des samples de voix d'un habitant de la vallée de Sainte Marie-Aux-Mines, comme dans la vidéo avec le riff de Sex and Drugs and Rock'n'Roll de Ian Dury a la fin. Rayon reprises on a eu pas mal de surprises. Love Will Tear Us Apart de Joy Division, qui devrais figurer sur l'album a venir, un "live en studio" qui s'appellera Valley Session, Days Of Pearly Spencer de David McWilliams déjà joué a l'Alhambra, sorti sur une compil pour célébrer mai 68 (et qui sera aussi sur Valley Session).


Avant les rappel, retour de David Thomas sur scène pour The Passenger d'Iggy Pop dans une version exceptionnelle ou ce mêlent la chanson d'Iggy Pop et ce qui semble bien être le motif de Wasted de Pére Ubu a l'accordéon, par contre les paroles ne sont pas du tout les mêmes, ça parle de "femmes de mars" ou je sait pas trop quoi (édit : les paroles chantée par David Thomas qui parlent de "women in mars" sont celles de Red Sky). Quel show! David Thomas parcourant la scène en hurlant tantôt dans son micro, tantôt dans l'oreille de Rodolphe, tantôt à voix nue hurlant sur le public debout au bord de la scène; Rodolphe Burger, grand échalas se démembre, il a l'air de dompter sa guitare, il gesticule et fait des moulinets. On peut assister sur cette vidéo à la première rencontre entre David Thomas et Rodolphe Burger, ils se jouent l'un l'autre leurs morceaux... La magie d'Internet. Hier j'entends ce titre en live, et aujourd'hui j'assiste a sa naissance!

Nouvelle reprise en rappel avec une reprise de la reprise de Radioactivity de Kraftwerk par Kat Onoma. Le public réserve un accueil particulièrement enthousiaste a la chanson ... Ça nous ramène plusieurs années en arrière, aux les concerts de Kat Onoma.


Outre les reprises, ils ont joué, dans le désordre, non-exhaustivement, et juste pour le plaisir de poster ces jolis clip, Elle est Pas Belle ma Chérie, ballade typiquement burgerienne, construite autour d'un texte Jack Spicer, l'auteur de Billy The Kid qui inspire Burger depuis des années ; Un Nid, sur un texte d'Olivier Cadiot; le hit de Burger, joué à chaque concerts, Cheval Mouvement, ce titre a subis des tas de transformations depuis la première version enregistrée en 1993, il a été enregistré trois fois sur disque; Ensemble, brulot politique anti-sarkosiste.

Et moi pendant tout ce temps, au premier rang, j'étais aux anges. J'ai pris au moins un million de photos. J'exagère, mais sans déconner il y en a plus de 300! Il y a un gros tris a faire, mais il y en a aussi quelque unes bien réussies!
Après le concert je suis repassé au stand des Amoureux Au Ban Public pour leur acheter des badges. Et au stand merchandising de Burger j'ai pris un DVD de Pierre Alferi. J'avais vu en 2000 les film du DVD lors d'une performance avec Burger donnée à la Fondation Cartier... Je peut pas dire si j'avais aimé ou pas, toujours est-il que j'ai gardé ce souvenir et ça me fait plaisir d'avoir le DVD. J'ai voulu leur acheter le CD Valley Session, mais il ne sortira que le 16 mars...

Dans la salle qui se vide on reconnais Rachid Taha et Olivier Cadiot qui picolent au bar, Jacques Higelin qui pique une colère et Françoise Hardy avec l'air de se demander ce qu'elle fout là... anonymes dans la foule.

Black-Out contre Hadopi : agir avant la censure de l'Internet

Devant le ridicule d'un gouvernement qui s'entête à vouloir déconnecter du Net des familles entières sans preuves valables ni procès, je répond à l'appel de la Quadrature du net et je procède au « black-out » du blog.

Le projet de loi "Création et Internet" ou "HADOPI" a été voté au Sénat le 30 octobre 2008 et sera bientôt examiné à l'Assemblée nationale. Elle a pour objet de mettre en œuvre la « riposte graduée » visant à couper l'accès aux internautes suspectés de partage d'œuvres sans autorisation.
Une autorité (l'HADOPI), instaurée par le texte, agira sur dénonciation d'acteurs privés travaillant pour les industries du divertissement (syndicats professionnels, enquêteurs privés). L'HADOPI sera chargée, en se basant sur ces preuves sans valeur, d'envoyer des courriers d'accusation menaçant les utilisateurs de sanctions. En cas de récidive, leur déconnexion d'Internet est ordonnée sans possibilité de se reconnecter pour une durée allant jusque 12 mois. Il n'est possible de contester ces accusations qu'une fois la sanction prononcée.
HADOPI - Le Net en France : black-out

HADOPI - Le Net en France : black-out