Six Feet Under

Ca y est, je viens enfin de finir les cinq saisons que comptent cette série débutée en 2001.

La famille Fisher, dont le père et l'un des fils sont croque-morts, se réunit tous les ans pour Noël. C'est le jour que choisit le chef de famille pour mourir dans un accident de voiture. Nate, le fils aîné, qui ne revenait jusque là qu'une fois par an à Los Angeles, accepte de rester un peu pour soutenir sa famille, et notamment sa mère, dans cette épreuve.
Nous suivons donc cette famille dans sa maison qui sert de chambre funéraire, et pour laquelle ce jour de Noël 2001 va être un déclencheur.
Bien qu'habitués à cotoyer la mort et le deuil, les Fishers vont tous petit à petit prendre du recul par rapport à leur vie, ou au contraire foncer tête baissée comme pour tromper une vie qui semble déjà trop longue.
Ainsi, Nate, l'éternel célibataire, va chercher à s'engager plus avant dans sa vie sentimentale, et dans sa vie familiale.
Le frère David, qui a repris l'affaire de son père alors qu'il a toujours rêvé de faire droit, va assumer son homosexualité et sa relation avec un homme de couleur.
La soeur, Claire, que nous connaissons adolescente, et que nous quitterons jeune adulte, va transformer son indifférence tout adolescente et ses penchants pour le morbide et la drogue en énergie artistique.
Enfin, la mère, Ruth, mariée trop tôt à un homme maintenant décédé, va décider de reprendre sa vie en main, et de laisser libre cours à ses envies de femme, d'autant plus que sa vie de mère commence à prendre fin.
Ruth et David vont chacun à leur manière tenter de se libérer des carcans qu'ils se sont construits et des apparences qu'ils avaient jusque là tenté de préserver à tout prix, alors qu'au contraire Nate va tenter de devenir la personne qu'il pense devoir être pour le bien des autres, alors qu'il avait jusque là fui les responsabilités. Claire en revanche, va passer par des phases chaotiques et désordonnées. Le point commun de toute cette famille est qu'elle va se heurter, malgré tous ses efforts, à la vie dans tout ce qu'elle a d'aléatoire. Comme dit à plusieurs reprises dans la série '' Nous finissons tous par mourir". Effectivement, la série nous montre que tout le monde est concerné par le hasard et la mort.J'attribue également une mention spéciale aux personnages secondaires pour leur profondeur et la qualité du traitement de leurs intrigues. Finalement, en mettant bout à bout la complexité des situations et des caractères des personnages, on arrive à retrouver une partie de ses propres questionnements, peurs et doutes : personne n'échappe au deuil, à l'échec et aux coups du sort, personne n'échappe aux facettes détestables de sa propre personnalité. C'est la normalité et la vulnérabilité ordinaire de ses personnages qui en fait une des séries les plus réalistes et les plus touchantes que j'ai eu l'occasion de voir.